L'amitié est une question de réseau
On ne noue pas des amitiés dans la vie réelle comme sur les réseaux sociaux. Avoir des valeurs communes n'est cependant pas l'essentiel dans les deux cas.
On ne choisit pas ses amis. C'est la conclusion d'une étude menée par une équipe de chercheurs de l'Université de Leipzig. Selon elle, l'amitié résulterait d'une proximité géographique et sociale plus que d'un partage réel de valeurs et de centres d'intérêts. Une conclusion intéressante aussi lorsqu'on se penche sur les réseaux sociaux virtuels. La proximité y est-elle déterminante ? "Même dans les réseaux en ligne, elle reste un critère essentiel", affirme Isabelle Noir, Directrice du développement B to C chez Viadeo. "Les utilisateurs de Viadeo donnent beaucoup d'importance au voisinage géographique". Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont étudié les comportements de cinquante quatre étudiants volontaires en première année à l'Université, se rencontrant pour la première fois. Ils ont été assignés à des places précises dans les salles de cours, toujours à côté des mêmes personnes.
La proximité est déterminante
L'équipe a observé les amitiés se lier, et en a conclu qu'en fréquentant involontairement les mêmes individus, se situant dans leur environnement social, les étudiants avaient développé des relations non pas motivées sur des critères de valeurs ou d'opinion, mais sur des paramètres géographiques. Reste que les relations se tissent toujours autour des opinions partagées et des centres d'intérêt, du moins dans les sites communautaires. "La plate-forme propose ainsi des espaces privatifs dans lesquels des groupes d'individus se retrouvent autour de sujets qui leur tiennent à cœur", ajoute Isabelle Noir. Comme les anciens d'école, les anciens d'entreprises, ou encore les syndicats professionnels : il existe ainsi une cinquantaine de communautés sur la plate-forme Viadeo, qui facilitent les échanges entre individus.
Le réseau virtuel accélère le processus de l'amitié
Cependant, selon la directrice du développement, ces échanges n'ont de valeur que s'ils se concrétisent, par une rencontre physique et concrète. Les deux types de réseau, physique et virtuel se complètent en effet. Les plates-formes communautaires prolongent et accélèrent le développement des relations. Mais, comme le rappelle Isabelle Noir, développer de vraies affinités est ensuite propre à chaque individu. "Les jeunes cadres ont aussi de plus en plus tendance à fonder leurs relations sur des valeurs de travail communes", explique-t-elle. "Avec la course à l'information, on en sait beaucoup plus sur les personnes appartenant à notre réseau, du coup on peut nouer des liens plus rapidement".
Quels sont selon vous les valeurs fortes pour un réseau social actif ? quelles sont les motivations de chacun pour participer ? quels moyens peuvent-ils être mis en place pour optimiser la dynamique d'un réseau ?