Les prestataires indépendants, une alternative aux SSII

Un dossier spécial dans le Journal du Net :

Face aux cabinets de conseil et aux sociétés de services, les prestataires indépendants mettent en avant leur flexibilité, leur capacité à s'adapter rapidement aux contextes des clients et aux contraintes des projets. Et leurs tarifs sont concurrentiels.

Le premier point fort mis en avant par les prestataires indépendants est sans nul doute l'expertise, et la qualité de cette expertise. Consultant centré sur les ressources humaines, ciblant notamment le secteur IT, André Escure développe sa valeur ajoutée autour d'une spécialisation : la formation professionnelle et le livre 9 du code du travail.

"Cette spécialisation me permet de tirer mon épingle du jeu face aux grands cabinets qui se positionnent comme des guichet uniques, avec une offre plutôt généraliste et assez formatée", commente t-il, avant de reconnaître : "mon approche est exigeante. Elle nécessite un travail de veille quotidien pour rester au fait de toutes les évolutions dans mon domaine. C'est le prix de la réussite."

Du côté des développeurs et des intégrateurs indépendants, même combat. L'enjeu est d'affirmer son savoir-faire. L'enjeu est notamment de bien évaluer l'exigence technique d'un projet au regard de ses expériences passées et de ses compétences acquises. "Nous ne pouvons nous permettre de répondre à un appel d'offres si nous ne sommes pas surs d'aller jusqu'au bout", insiste Pascal Guimier, développeur à son compte installé en Alsace.

Une caractéristique qui apporte une garantie intéressante au donneur d'ordre. "A contrario, du côté des agences, les commerciaux s'engagent parfois sans vraiment de visibilité sur la capacité réelle des équipes et leur disponibilité. Les directeurs de projets doivent ensuite s'organiser en faisant parfois appel à des ressources peu expérimentées, et qui changent dans le temps", analyse Pascal Guimier.

Autre point différenciant souligné, une approche individualisée. "On peut intervenir chez un client de manière réactive pour quelques heures ou, à l'inverse, dégager une masse importante de travail sur une mission d'une semaine", poursuit André Escure. Et si le consultant est sollicité par plusieurs clients au même moment pour des dossiers urgents, tout est une question d'organisation. "Nous négocions alors des ajustements de calendrier. Et parfois, il faut savoir dire non."

Sur le plan des tarifs, les indépendants ont la capacité de pratiquer des prix plus bas que leurs grands concurrents. "A prestations équivalentes, j'affiche des montants 40 à 50% moins élevés. Il est vrai que nous n'avons pas les mêmes frais de structure et de salaires", constate André Escure.

Et Pascal Guimier d'ajouter : "Pour peu d'avoir un statut de micro entreprise, nous évitons également la TVA ce qui impacte aussi les tarifs. Mais notre flexibilité dans la gestion et le suivi du projet fait que le client s'y retrouve nécessairement au final."

Mais il est vrai que le caractère solitaire de l'indépendant peut faire peur, notamment si le projet porte sur un développement spécifique. Que faire dans le cas où celui-ci se retrouverait indisponible pour cause maladie ou tout autre raison.

"L'un des critères de choix d'un développeur indépendant réside dans sa capacité à s'entourer de partenaires, qui pourront compléter son expertise dans le domaine de l'intégration ou du graphisme, voire le remplacer le cas échéant", conseille Pascal Guimier, avant de préciser : "pour faciliter le passage de flambeau, il est important que l'application réalisée soit accessible, basée sur un code ouvert."

Personnalisation, expertise, réactivité et tarifs, un cocktail gagnant donc pour ces acteurs. "Il m'est arrivé de remporter des appels d'offres face aux grands cabinets de conseil sur des marchés publics", confie pour finir André Escure.

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