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Salaires, profits : qui touche quoi ?

19 Février 2009 , Rédigé par Sandrine Publié dans #Ressources humaines

Une étude de l'Insee éclaire le partage des profits entre salariés actionnaires et investissement. L'objectif d'une répartition en 3 parts égales apparaît un horizon lointain. L'occasion de recadrer des notions de comptabilité aussi peu fun qu'essentielles.
Salaires, profits : qui touche quoi ? Alors que la réunion réunissant les partenaires sociaux se tiendra mercredi 18 février, l'Insee vient de mettre les pieds dans le plat. L'organisme a publié, en effet, une note de synthèse rappelant les principaux ordres de grandeur. Il en ressort que les salariés ne touchent que 5,5 % des « profits » sous forme de participation ou d'intéressement. Pour donner une idée de l'ordre de grandeur, l'intéressement c'est 15 milliards d'euros, quand la rémunération des salariés représente 672 milliards d'euros. La part du profit échéant aux actionnaires s'élève à 42 %, tandis que le solde soit 51,8 % alimente les comptes d'épargne des entreprises.

La réalité est donc bien loin de l'objectif des trois tiers évoqué par le président de la république qui souhaiterait voir le profit réparti équitablement entre investissement, dividendes et participation et intéressement des salariés.

Une certaine confusion règne actuellement dans le débat autour des questions de répartition. En effet, certains discours mélangent la répartition de la valeur ajoutée entre salaires et profit d'une part et la répartition qui est faite du profit - une notion qui d'ailleurs n'existe ni en comptabilité publique, ni en comptabilité privée.

Pour faire simple, les entreprises produisent des biens et services en en consommant d'autres (pour produire une voiture, les constucteurs achètent de l'acier, des services de marketing...). La différence entre le prix des entrants et des sortants constitue la valeur ajoutée. Celle-ci est répartie entre les salariés qui perçoivent des salaires et l'excédent brut d'exploitation (EBE). Depuis plusieurs années, ce qu'on appelle la part salariale, la rémunération des salariés rapportée à la valeur ajoutée, décroît. Le président de la République et les différents ministres qui se sont exprimés sur le sujet n'envisagent pas d'intervenir à ce stade de la répartition. Les salaires sont fixés par les chefs d'entreprise et devraient le rester.
Ce qui est en cause c'est l'autre partage, celui qui intervient, une fois payés les salaires, les impôts et quelques autres dépenses, ce que l'Insee dans sa note appelle l'excédent brut d'exploitation après impôts. Une part est destinée aux actionnaires en rémunération de leur titre de propriété, une autre est épargnée, « mise en réserve » pour assurer le développement futur. C'est à ce stade que devrait intervenir l'hypothétique partage en trois tiers égaux. Il s'agit donc ni plus ni moins que de généraliser et d'augmenter la part de la participation et de l'intéressement, pas d'augmenter les salaires.

Christophe Bys
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