Les cadres seraient heureux dans leur vie professionnelle !

En exclusivité Publicis Consultants | RH et TNS Sofres ont rendu publique le 30 septembre 2008, au Congrès HR à Paris, une étude sur les cadres : « Recherche engagement désespérément ». Une remise à plat de beaucoup d’idées préconçues. Globalement satisfaits les cadres ? Bizarre, bizarre...
À quoi carburent les cadres ? Qu’est-ce qui les fait courir en 2008 ? Publicis Consultants | RH et TNS Sofres ont mené une étude en ligne auprès d’un échantillon de 500 cadres, dont les deux tiers étaient des encadrants et la moitié appartenait à des entreprises possédant plus de 1 000 salariés. La performance fait place à l’épanouissement. Deux types de logique se dégagent en matière d’attachement à l’entreprise : un engagement rationnel, lié au gain, et un engagement affectif, davantage axé sur les valeurs de l’entreprise, la culture ou la confiance dans le leadership. Valérie Sauteret, associée chez Publicis Consultants | RH, et Muriel Humbertjean, directrice générale adjointe de TNS Sofres, sont venues apporter des éclairages sur plusieurs idées préconçues bien ancrées dans les esprits des dirigeants.
Malheureux et désabusés les cadres ?
Pas du tout : 75% des cadres se disent heureux dans leur vie professionnelle dont 15% très heureux ! Sur 11 critères d’évaluation de leur entreprise, environ 60% émettent un jugement positif. La qualité relationnelle, la marge d’autonomie et d’initiative ou encore leur rapport avec le supérieur hiérarchique sont généralement appréciés. Plus fort encore : les trois-quarts des cadres estiment que leur niveau de stress est acceptable !
« Morte » la valeur du travail ?
Certainement pas ! Pour les cadres, le travail représente un moyen de se construire, de s ’épanouir et d’exister socialement. Il leur permet d’accéder au bonheur, bien avant de se dépasser. Près de 80% des cadres ont l’impression de donner le meilleur d’eux-mêmes dans leur vie professionnelle, surtout ceux qui associent le travail à l’accomplissement personnel.
La « génération Y » est-elle vraiment désengagée ?
Apparemment les moins de 30 ans sont plus enclins à faire des sacrifices dans leur vie privée pour réussir leur vie professionnelle. Cependant, ils sont moins nombreux à assimiler le travail au bonheur. Ils ne s’engagent pas pour rien. Ils apprécient les perspectives d’évolution dans leur entreprise, les performances de cette dernière et l’attention qui leur est portée. Par contre, ils redoutent leur hiérarchie et sont plus négatifs au niveau de l’épanouissement dans leur travail et de la fluidité de l’organisation. Ils sont moins attachés à l’entreprise, plus indifférents. D’ailleurs, passés la trentaine, les cadres, en pleine possession de leurs moyens, s’affirment davantage et font jouer la corde sensible du départ.
Web 2.0, arme de destruction massive ?
Il n’y a pas que des médisances sur le web même si 13 % des cadres donnent leur avis sur leur entreprise, sur des blogs, forums, ou encore des réseaux sociaux. Sur les blogs, 28% des cadres en disent du bien, 25% du mal et 40% fournissent des informations factuelles. Sur les forums, les chiffres sont respectivement de 36%, 14% et 50%. Le Web 2.0 est devenu un automatisme pour les cadres (40%) qui désirent se renseigner sur les entreprises dans lesquelles ils veulent postuler. Les trentenaires sont les plus contributeurs (16%). La « génération X », précédente, témoigne, la « génération Y » écoute. Les aspects les plus importants pour les faire rester : les valeurs de l’entreprise, les relations avec les collègues et l’empathie culturelle. Les points critiques : le manque de considération, l’absence de communication, le mépris et le mensonge. Dans cette enquête, près de 50% des cadres interrogés sont en veille permanente de recherche d’emploi et 9% cherchent activement à quitter leur entreprise. Le point de rupture se situe au niveau du stress et du mépris.
Pour finir, Valérie Sauteret et Muriel Humbertjean s’accordent à dire que le discours tenu aux cadres aujourd’hui sur le dépassement personnel n’est plus adapté. Ce qu’ils recherchent ce sont les « valeurs douces » qui conduisent...au bonheur !
Christel Lambolez