Résultat, pour Sunita Rebecca Cherian, directeur exécutif de Wipro en charge des ressources humaines, « le capital, ce sont les collaborateurs. Et il est très difficile de garder les gens motivés et investis. » Un constat partagé chez TCS.
Chez Sopra, Pankaj Agarwal, directeur général de la SSII en Inde, reconnaît que « recruter est difficile. » Mais il explique que la « rumeur » travaille pour lui, faisant la promotion, auprès des recrues potentielles, d’éléments motivants tels que « l’intégration aux équipes européennes », « la qualité de l’ambiance de travail. » Pour lui, l’objectif est de doubler les effectifs pour atteindre le millier de collaborateurs, sous 18 mois. Pour Logica, les SSII occidentales ont plus de facilités à attirer et retenir les talents : elles permettent de travailler sur des projets globaux. Sushil Tayal, directeur des ressources humaines de Logica à Bangalore, veut recruter 12 % de managers, 40 % de seniors et 40 % de jeunes diplômés, sur un total de 3 000 personnes en 2008 et 8 000 en 2009. Chez Accenture, il est question de faire passer les effectifs indiens de 37 000 aujourd’hui à 50 000 dans cinq ans.
Astuces pour palier les difficultés de recrutement
Pour répondre à ses besoins en ressources humaines « motivées, dynamiques, enthousiastes », Sunita Rebecca Cherian mise sur des… stagiaires : « il y a beaucoup de métiers chez nous qui ne nécessitent pas une expérience de senior. » Sur le terrain, les stagiaires ont représenté 50 % des recrutements de Wipro depuis la mi-2006.
Kris Gopalakrishnan, directeur général d’Infosys, fait état d’un projet comparable : sur les 25 000 nouveaux salariés qu’il prévoit de recruter cette année, « 70 % de ces personnes seront embauchées aux postes les plus bas [dans la hiérarchie]. » Ces personnes recevront 16 semaines de formation. Et l’on retrouve la même logique chez TCS : 61 % des 7 400 personnes embauchées au premier trimestre de son exercice en cours l’ont été en stage, contre 38 % un an plus tôt. Qui plus est, TCS n’hésite pas à recruter à l’issue de cursus très éloignés de l’informatique : ces recrues sont ensuite formées dans un centre spécifique, baptisé Ignite, et situé à Chennai. la suite ICI