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Premières déceptions pour les fans de Facebook

26 Août 2008 , Rédigé par Sandrine Publié dans #networkings

Dans le Figaro - Cécilia Gabizon
Malgré quelque 20 000 désinscriptions d'internautes lassés d'être trop sollicités par leur réseau d'«amis», Facebook aurait attiré en France 3,6 millions de visiteurs entre 2007 et 2008.
Malgré quelque 20 000 désinscriptions d'internautes lassés d'être trop sollicités par leur réseau d'«amis», Facebook aurait attiré en France 3,6 millions de visiteurs entre 2007 et 2008.

Lassés de voir leur vie privée étalée sur le Web et d'être importunés par de prétendus amis, de nombreux internautes préfèrent se désinscrire des réseaux sociaux virtuels.

Bill Gates s'est retiré de l'arène : chaque jour, 8 000 personnes voulaient devenir «son ami» sur Facebook, le réseau social sur Internet le plus visité du monde. Le milliardaire, quoique investisseur important de Facebook, a préféré effacer son profil. Et vivre derrière les murs, comme tout people en mal de tranquillité.

En France, Facebook aurait attiré 3,6 millions de visiteurs entre 2007 et 2008. Une croissance exponentielle, renforcée par la mise en service d'une version française du site en mars dernier. Avec Skyrock et Myspace, près de 16,6 millions de Français fréquentent ces réseaux virtuels. Parfois tous les jours. Et tout le monde de suivre par le menu les activités des uns, les heureux événements de la vie des autres, les séparations, les voyages et les coups de cœur.

 

Véritable harcèlement

 

La planète redevenue village, vos amis habitent désormais la porte à côté, tout comme les pots de colle, eux aussi à portée de «clic». Le premier ministre François Fillon avait déjà vécu cette mésaventure sur le site professionnel Viadéo, qu'il voulait quitter sans y parvenir, afin de mettre un terme à un véri­table harcèlement. Les quelques personnalités qui s'étaient aventurées sur ces boulevards publics du Net ont vite fait machine arrière : prises d'assaut, elles se sont finalement retranchées derrière des «fan-clubs».

Aujourd'hui, des forums de discussion sont d'ailleurs tout entiers consacrés aux nuisances de Facebook. «J'ai fait l'erreur d'accepter trop d'amis», annonce un internaute. Sur la toile circule ainsi une litanie de trucs et astuces pour évacuer les indésirables, réussir à leur dire non quand ils proposent leur amitié, ou les classer par groupes afin de limiter leur accès à votre profil. À l'heure où la longueur de la liste d'«amis» vaut cote de popula­rité, s'inscrire sur plusieurs sites fait aussi partie des ruses : un pour les vrais amis et l'autre pour les simples connaissances.

Une vidéo comique réalisée par des Anglais met en scène un cauchemar : la réapparition sur la Toile de ces gens que l'on fuyait dans la vraie vie. Un internaute excédé liste quant à lui les propositions reçues le 3 mai sur son profil : douze personnes veulent devenir son ami, sept l'invitent à une soirée, neuf à adhérer à un groupe, une solli­cite son «bon karma» et une autre lui demande : «Es-tu un papillon ?».

Las d'être envahis par des amis qui n'en sont pas, un nombre croissant d'internautes se «suicident», comme on appelle la fermeture d'un profil. Ce n'est pas encore une tendance de fond, mais une baisse de la fréquentation a pu être observée en France et en Espagne sur le site Facebook, où nombre d'internautes se sont désinscrits. Entre décembre 2007 et janvier 2008, 20 000 membres français et 23 000 membres espagnols au­raient ainsi effacé leur profil.

Mais le succès des réseaux sociaux ne se dément pas. Cet été, et pour la première fois à l'échelle mondiale, Facebook (132 millions de visiteurs uniques en juin) battait ainsi My­space (115,7 millions) ; un concurrent qui demeure néanmoins leader en termes de comptes actifs.

 

Parents et employeurs espions

 

Une tribu, les «tech refuznik», regroupe désormais les hostiles au tout-virtuel. Des polémiques sont nées sur l'utilisation abusive des renseignements fournis. Les employeurs venaient en effet glaner des informations, tels des espions. Les recruteurs appuyaient parfois un refus d'embauche sur des détails privés ainsi collectés. Une étude anglaise a montré comment les parents se servaient de Facebook pour surveiller leurs enfants, leurs faits et gestes, leurs fréquentations. Une jeune quinquagénaire parisienne, Marie-Laure, a récemment découvert, en surfant sur la page de sa fille, que celle-ci fumait.

D'autres internautes ont aussi protesté. En Angleterre, un jeune homme qui n'avait guère apprécié d'être traité d'«ivrogne homosexuel» sur le profil d'un copain l'a assigné en justice. Mais c'est aussi, et surtout, la commercialisation des actes de la vie quotidienne qui a mis le feu aux poudres. L'application publicitaire «Beacon Ads», lancée par Facebook, permettait d'informer tout le monde de vos derniers achats, comme une sorte d'incitation à choisir la même marque. Le tollé a contraint la société à revoir le système.

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