2010, année du cloud computing ?
![]() | L'État soutient l'industrie informatique française en injectant 700 millions d'euros pour l'aider à convaincre les entreprises alors que deux études de CA et Forrester soulignent leurs réticences. |
Dans une récente étude réalisée pour la Commission européenne, le cabinet Pierre Audoin Consultants estime que le cloud computing* (infrastructure informatique à la demande) va s'affirmer comme un choix architectural majeur en 2010. "Avec le cloud computing, une partie de l'informatique va progressivement se transformer en une industrie 'lourde' basée sur des centres de production fortement automatisés", explique le cabinet de conseil qui estime le chiffre d'affaires du secteur à quatre milliards d'euros en 2009, en croissance de 20 % jusqu'en 2015.
Malgré ces belles prévisions, deux études récentes de CA et de Forrester montrent que les entreprises ne sont pas convaincues. Selon CA, près d'une entreprise sur trois considère le cloud computing comme un "effet de mode" à court terme et 64 % des sondés attendent des arguments plus convaincants en sa faveur. Les freins à l'adoption du cloud computing les plus fréquemment cités sont centrés sur les problématiques d'administration (60 %) et de sécurité (22 %). Les décideurs craignent notamment la divulgation d'informations sensibles en cas d'erreur de manipulation ou de piratage. Par ailleurs, si 72 % des entreprises on déjà virtualisé des serveurs ou prévoient de le faire, moins de 10 % ont déjà mis en place un mécanisme de dé/provisionning automatique pour allouer dynamiquement des ressources. Résultat : les économies liées à la virtualisation ne sont pas aussi importantes que prévues. En réponse à cette situation, CA vient de lancer "The Cloud Academy" : une série de séminaires pour aider les décideurs à mieux comprendre les avantages du cloud computing et réussir sa mise en œuvre.
Le gouvernement français vient de son côté de débloquer 700 millions d'euros (sur les 4,5 milliards d'euros dédiés à la société numérique dans le cadre du Grand Emprunt) pour développer cette activité sur notre territoire. Un sacré coup de pouce ! À l'instar du haut débit, des infrastructures routières ou de l'énergie, "le cloud computing est aussi un élément important pour la compétitivité, voire la sécurité des pays et c'est donc devenu un enjeu de souveraineté", estime PAC. Avec autant de bonnes fées qui se penchent sur son berceau, aux frais des contribuables, le cloud computing français devrait effectivement émerger en 2010.
* Également appelée "informatique dans les nuages", le cloud computing consiste à faire abstraction de l'infrastructure technique d'un centre informatique grâce à une interface de programmation (API). Plutôt que d'exécuter des logiciels sur des serveurs physiques, un traitement informatique distant est appelé par l'API. Cette architecture, démocratisée par Amazon, permet, en théorie, de mutualiser l'infrastructure technique entre plusieurs entreprises pour maximiser le taux d'occupation des serveurs - via le "déprovisionning" automatique des serveurs virtuels sur des serveurs physiques - afin de réduire les coûts de fonctionnement.