L'université de Washington l'a déjà compris. L'identification par radiofréquence (RFID) est synonyme d'objets communicants et d'Internet des objets (Internet of things), mais cette technologie pourrait enfin faire naître de véritables réseaux sociaux. Pour tester l'hypothèse, l'institution a installé pas moins de 200 antennes réceptrices de radiofréquences dans son bâtiment consacré à l'informatique (Paul Allen Center). Elles capteront les mouvements de 50 volontaires et de leur écosystème. A savoir leurs livres, leurs habits, leurs sacs, leurs objets high-tech.
Détectable à 10m
Pour cela, les expérimentateurs vont y coller des étiquettes RFID un peu plus grandes que des cartes de visites. Les objets seront ainsi détectables dans un rayon de 30 feet (un peu plus de 9 mètres). Les étiquettes étant inscriptibles, il sera possible d'attacher des informations – appartenance à un groupe d'objet, à un groupe d'individus – supplémentaires. Aucun lecteur n'a été installé dans les lieux considérés comme privés (toilettes et cantines). Les participants seront également à même de visualiser et même d'effacer les informations qu'ils ne veulent pas voir publier. Quelques applications ressortent déjà du lot. Classiquement, des systèmes qui enregistrent les entrées et les sorties ou avertissent de la perte d'un objet.
Google Calendar devient une mémoire
Mais aussi des applications originales qui enregistrent sur Google Calendar tous les déplacements des participants. Cela résout un des problèmes des réseaux sociaux, qui est que les participants rechignent parfois par manque de temps ou d'envie à renseigner leurs activités, et donc à nourrir leur réseau. Ou comme une autre baptisée RFIDer (et prononcée fritter) qui envoie un courriel ou un SMS pour avertir qu'un ami se trouve dans certains lieux identifiés à l'avance. L'expérimentation est aussi l'occasion pour les chercheurs d'avancer sur la confidentialité (coût de l'accès aux informations, droit de regard), la qualité des données enregistrées (sens de l'information, redondance, etc.)