Nicolas Sarkozy veut une télévision publique sans publicité
Au cours de sa conférence de presse de rentrée, Nicolas Sarkozy a annoncé réfléchir à une suppression de la publicité à la télévision publique, un projet qu'il a présenté comme une "révolution". Pour le président, le financement pourrait alors être assuré "par une taxe sur les recettes publicitaires accrue des chaînes privées et par une taxe infinitésimale sur le chiffre d'affaires de nouveaux moyens de communication, comme l'accès à internet ou la téléphonie mobile". Les ressources publiques du groupe devraient s'élever à 1,945 Md€ en 2008. Côté publicité, France Télévisions a engrangé un peu plus de 800 M€ de recettes publicitaires en 2007, selon les estimations fournies par le groupe. Mardi, le chef de l'Etat a justifié son annonce en affirmant que la télévision publique ne pouvait pas fonctionner "selon des critères purement mercantiles". "Voici une révolution qui en changeant le modèle économique de la télévision publique changera du tout au tout la donne de la politique culturelle dans la société de communication qui est la nôtre", a-t-il dit. Réagissant à cette annonce, le PDG de France Télévisions Patrick de Carolis a jugé qu'une "clarification" était aujourd'hui faite et qu'elle validait la stratégie éditoriale du groupe en faveur d'une programmation de qualité. Après cette déclaration, les actions de TF1 et de M6 n'ont cessé de grimper à la Bourse de Paris. TF1 a gagné 9,94%, M6 4,49% tandis que Bouygues, maison mère de TF1, prenait 3,07%. Par ailleurs, au cours de cette même conférence de presse, Nicolas Sarkozy a appelé de ses vœux la mise en œuvre d'un grand plan de modernisation de la distribution de la presse et confirmé qu'il était favorable à l'adoption d'une loi sur la protection des sources des journalistes. Enfin, concernant l'audiovisuel extérieur le président a souhaité qu'une nouvelle chaîne appelée France Monde, regroupant les moyens de TV5, France 24 et Radio France Internationale, soit créée "cette année" et qu'elle ne diffuse qu'en "français".