Numéricable s'offre le réseau ADSL et fibre de Completel
L'expansion : Altice rachète Completel pour 723 millions d'euros. Le co-actionnaire de Numericable obient le premier réseau de fibre optique alternatif. De quoi accélèrer l'unification du câble français
Après des mois de tergiversation, Completel tient enfin son repreneur. Alors que les noms de Neuf Cegetel, Free, Bouygues Telecom ou Belgacom avaient été évoqués, c'est finalement Altice qui s'apprête à mettre la main sur l'opérateur télécom pour les entreprises. Encore assez peu connu en France, Altice est pourtant loin d'être un novice sur le marché. Dirigé par Patrick Drahi, épaulé par le fonds d'investissement britannique Cinven, le câblo-opérateur luxembourgeois est à l'origine de la recomposition du câble français sous la bannière Numericable. En clair, derrière les montages financiers, c'est bel et bien Numericable qui met la main sur Completel.
Et cette opération peut faire sens. Avec environ 2% de parts de marché fin 2006, Completel n'est certes pas en mesure de faire passer Numericable à une taille critique dans le secteur des entreprises. De fait, ce n'est pas là sa principale valeur. L'opérateur de droit néerlandais, dont l'activité est concentrée en France, possède surtout le premier réseau de fibre optique alternatif à celui de France Telecom, et assure une présence, en fibre ou en ADSL dans 110 villes. Certains en profitent déjà, comme Darty, qui s'est appuyé sur le réseau de Completel pour se lancer en 2006 dans l'ADSL. Bouygues, un autre partenaire de Numericable, a aussi entamé une collaboration cet été, pour lancer une offre « quadruple play ». Seul bémol, posé par des analystes: Numericable et Completel dispose déjà d'une présence commune dans plusieurs villes.
Quoi qu'il en soit, ce rachat intervient alors que Numericable revoit son réseau en profondeur. La nouvelle entité qui a hérité d'un réseau fragmenté entre de multiples opérateurs s'est lancée depuis un an dans l'interconnexion de la plupart des villes qu'il couvre, aujourd'hui reliées à 85%. « Cela représente de lourds investissements pour proposer l'ensemble du "triple play" avec une meilleure qualité de service », explique Philippe Besnier, patron de Numericable. Surtout, cette remise à niveau est indispensable pour lancer commercialement la fibre optique. Quelque 1,1 million de foyers peuvent déjà potentiellement être reliés, deux millions doivent l'être à la fin de l'année (sensiblement moins que prévu), cinq millions en 2008 et 7,5 millions en 2009.
Numericable prévoit de dépenser 4 milliards d'euros d'ici 2012 dans le déploiement de la fibre. Auquel il faudra ajouter l'acquisition de Completel, valorisé 723 millions d'euros, contre 80 millions lors de sa recapitalisation il y a quatre ans. Portée par toutes ces rumeurs de rachat, l'action a gagné 72% en un an, et prenait 11,70% jeudi. La transaction aura lieu en deux temps. D'abord, l'acquisition de 21% de l'opérateur, et de 34% supplémentaires « sous certaines conditions suspensives », afin de porter sa participation totale à environ 55%. Puis, Altice lancera au plus tard le 17 septembre une offre publique d'achat simplifiée à 35,5 euros par action, qui se ferait selon le groupe « dans un contexte amical »
Des regroupements stratégiques pour augmenter le potentiel du contenu : ces rapprochements ne sont pas finis, surtout avec l'augmentation de la valeur du contenu - à moins que de nouveaux modèles économiques "on demand" voient le jour...
Après des mois de tergiversation, Completel tient enfin son repreneur. Alors que les noms de Neuf Cegetel, Free, Bouygues Telecom ou Belgacom avaient été évoqués, c'est finalement Altice qui s'apprête à mettre la main sur l'opérateur télécom pour les entreprises. Encore assez peu connu en France, Altice est pourtant loin d'être un novice sur le marché. Dirigé par Patrick Drahi, épaulé par le fonds d'investissement britannique Cinven, le câblo-opérateur luxembourgeois est à l'origine de la recomposition du câble français sous la bannière Numericable. En clair, derrière les montages financiers, c'est bel et bien Numericable qui met la main sur Completel.
Et cette opération peut faire sens. Avec environ 2% de parts de marché fin 2006, Completel n'est certes pas en mesure de faire passer Numericable à une taille critique dans le secteur des entreprises. De fait, ce n'est pas là sa principale valeur. L'opérateur de droit néerlandais, dont l'activité est concentrée en France, possède surtout le premier réseau de fibre optique alternatif à celui de France Telecom, et assure une présence, en fibre ou en ADSL dans 110 villes. Certains en profitent déjà, comme Darty, qui s'est appuyé sur le réseau de Completel pour se lancer en 2006 dans l'ADSL. Bouygues, un autre partenaire de Numericable, a aussi entamé une collaboration cet été, pour lancer une offre « quadruple play ». Seul bémol, posé par des analystes: Numericable et Completel dispose déjà d'une présence commune dans plusieurs villes.
Quoi qu'il en soit, ce rachat intervient alors que Numericable revoit son réseau en profondeur. La nouvelle entité qui a hérité d'un réseau fragmenté entre de multiples opérateurs s'est lancée depuis un an dans l'interconnexion de la plupart des villes qu'il couvre, aujourd'hui reliées à 85%. « Cela représente de lourds investissements pour proposer l'ensemble du "triple play" avec une meilleure qualité de service », explique Philippe Besnier, patron de Numericable. Surtout, cette remise à niveau est indispensable pour lancer commercialement la fibre optique. Quelque 1,1 million de foyers peuvent déjà potentiellement être reliés, deux millions doivent l'être à la fin de l'année (sensiblement moins que prévu), cinq millions en 2008 et 7,5 millions en 2009.
Numericable prévoit de dépenser 4 milliards d'euros d'ici 2012 dans le déploiement de la fibre. Auquel il faudra ajouter l'acquisition de Completel, valorisé 723 millions d'euros, contre 80 millions lors de sa recapitalisation il y a quatre ans. Portée par toutes ces rumeurs de rachat, l'action a gagné 72% en un an, et prenait 11,70% jeudi. La transaction aura lieu en deux temps. D'abord, l'acquisition de 21% de l'opérateur, et de 34% supplémentaires « sous certaines conditions suspensives », afin de porter sa participation totale à environ 55%. Puis, Altice lancera au plus tard le 17 septembre une offre publique d'achat simplifiée à 35,5 euros par action, qui se ferait selon le groupe « dans un contexte amical »
Des regroupements stratégiques pour augmenter le potentiel du contenu : ces rapprochements ne sont pas finis, surtout avec l'augmentation de la valeur du contenu - à moins que de nouveaux modèles économiques "on demand" voient le jour...
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